Il y a encore quelques jours, j’avais une muse, un ami. Il était précieux comme ma prunelle, premier de son genre dans mon univers. Je l’ai perdu. Je suis inconsolable…

Il y a encore quelques jours, j’avais une muse, un ami. Il était précieux comme ma prunelle, premier de son genre dans mon univers. Je l’ai perdu. Je suis inconsolable…
Il y a des hommes qui méritent que mon temps leur soit consacré.
Cher journal, accorde lui, sans sourciller, sans réserve, toute la place qu’il mérite dans nos pages…
Le soleil était à mi-hauteur lorsque j’empruntais les marches de la passerelle. Un peu plus de trois cents passagers s’étaient dirigés quelques minutes auparavant vers le Petit-Champlain, quartier aux ruelles pittoresque. Pour éviter les vieilles artères pavées et bordées de boutiques d’artisans locaux, je prenais la décision de me rendre à la BanQ par le bus. Je transportais l’amulette dans une sacoche de cuir. Même si l’objet avait entraîné des déshonneurs, orpheline de consœurs, j’étais excitée de consacrer mon temps à une imitation, qui semblait faire son petit effet sur un capitaine, certes aux charmes charismatiques mais pétochard.
Si j’avais écouté les recommandations parentales, les mises en garde amicales, je n’aurais pas signé pour une vie professionnelle impliquant solitude, aventures et défis. Les dangers, les énigmes rythmaient mon souffle, motivaient mes décisions et orientaient mon dessein. Ce capitaine, par son attitude éhontée et sibylline, avait déclenché …
C’était le dernier mouvement de l’hymne lorsque l’officier en second, le visage crispé, le regard ombrageux, vint se présenter devant le capitaine. Sans lâcher un mot, il invitait son supérieur à regarder au-delà des larges baies vitrées. Il n’y avait plus d’horizon. Une fumée de mer, sournoise, profiteuse d’un équipage souffreteux, s’était invitée au bal et avait enveloppé le submersible en quelques minutes…
Un soir par semaine, tous les pérégrins étaient conviés à la traditionnelle soirée de gala, où le commandant posait à côté des estivants narcissiques, fiers d’exposer, une fois la croisière terminée, le cliché sur la porte du réfrigérateur. La météo ne s’était pas arrangée et il n’y avait pas l’ombre d’un touriste pour taquiner l’objectif et assister au dîner de réception. Deux membres d’équipage,…
Chapitre 1
L’histoire que je m’apprête à vous raconter n’a jamais fait l’objet d’un making-of du même ordre que « Le sel de la terre » récompensé en 2014 par le Festival de Cannes. Il y a bien des documentaires, des carnets de voyage illustrant ces épopées, des légendes même ; mais, …
Les concours de beauté sont à l’honneur ce week-end.
Alors que Miss France était élue hier soir, on apprenait dans la même journée, que quarante-trois dromadaires saoudiens, inscrits au King Abdulaziz Camel Festival, avaient subi de la chirurgie esthétique. Les injections de botox, de collagène dans les lèvres, les narines, les mâchoires, dans le seul but d’embellir les camélidés ont été, au grand malheur des propriétaires véreux, détectées lors du passage des ruminants au rayon X.
Si l’information ne domine pas l’espace éditorial, elle a toutefois été relayée dans bon nombre de …
Le premier, le tout premier souvenir de lui, est une voix. Un ton grave, une mise en garde, un avertissement. Un regard sombre, sans clignement, qui vous givre les pupilles et vous paralyse un sourire. Hypnotisée, vous voilà figée dans un corps de résine, prête à être abandonnée au musée Grévin. Votre horizon se limite à sa silhouette, contours vagues mais athlétiques. Vous restez debout grâce à son attraction. Vif et laconique, il …