Lettres épistolaires

Cher Alain, (2)

Ambiance musicale :

Je me suis rendue à deux reprises en Normandie durant ces vacances estivales.

Comme je vous l’avais écrit dans la missive du 8 mars, je me suis organisé une virée à Dives-sur-Mer, juste pour tempêter que vous me manquiez. Je dois vous avouer que je n’étais pas seule, alors, il m’a fallu pester en silence. Les mots raisonnaient tellement fort dans ma tête que je peux vous assurer que les goélands n’ont pas demandé leur reste. Discrètement, pour ne pas éveiller la curiosité de mes deux compères, j’ai écrit furtivement sur le sable une petite chose. J’aime penser que vous avez entraperçu mon message avant que la marée ne l’efface ou qu’un phoque lisse la surface en se déplaçant nonchalamment. Et oui, les phocidés occupent les lieux depuis peu. Observer l’un d’entre eux à moins de dix mètres, était tellement inattendu, que j’ai pensé que c’était un signe de votre part. J’en conviens, c’est risible, mais aussi très poétique non ? Je ne pouvais pas détacher mon regard de cette bête. Impression étrange jusqu’à ce qu’elle décide de prendre la mer. J’ai souri, pris une photo, retenu les larmes et chuchoté « à bientôt ».

J’ai contacté la fleuriste, hier. Des fleurs vous seront livrées dans quelques jours, le 7 très précisément. Nous avons conclu de traiter en direct.  Il est vrai que nous n’avons pas été à la hauteur lors de la dernière livraison. Les bouquets proposés sur la toile n’étaient pas à mon goût, sans compter qu’il a fallu deux déplacements pour vous trouver. Maintenant que je peux exprimer mes attentes, nous devrions atteindre la perfection. Vous devriez avoir tantôt des papillons et tantôt d’autres fioritures pour enjoliver la composition. Peut-être qu’une paire d’ailes supplémentaires pourrait vous permettre de vagabonder plus sereinement ?

N’hésitez pas à me surprendre. Faites-moi signe quand vous le pouvez et le voulez. Si vous évitez les espaces à hauteur des nuages et plus, je pourrai vous imaginer à porter de mon esprit, quel que soit votre déguisement. Je suis plus que jamais attentive à tout ce qui m’entoure…

Première ébauche : XXX.VIII.MMXX. Texte définitif : III.IX.MMXX

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