Deuxième été. Il fait très chaud et l’herbe devenue paille, traduit un manque d’eau comme un manque de caresses. Je ne suis pas triste, ni même nostalgique. J’ai enfin compris que les moments sont déjà passés à la seconde où je les vis. Il est déjà trop tard pour en apprécier la valeur. Il me faudrait anticiper l’instant comme on se prépare à sauter dans le vide, parachute en sus. Par manque de pratique, il ne me reste que des souvenirs. Ils sont nombreux, très nombreux. Ils sont d’ordre heureux ; mais pas que.