Les concours de beauté sont à l’honneur ce week-end.
Alors que Miss France était élue hier soir, on apprenait dans la même journée, que quarante-trois dromadaires saoudiens, inscrits au King Abdulaziz Camel Festival, avaient subi de la chirurgie esthétique. Les injections de botox, de collagène dans les lèvres, les narines, les mâchoires, dans le seul but d’embellir les camélidés ont été, au grand malheur des propriétaires véreux, détectées lors du passage des ruminants au rayon X.
Si l’information ne domine pas l’espace éditorial, elle a toutefois été relayée dans bon nombre de journaux et magazines divers. Et pour cause. À la clé, du fric et de la notoriété.
N’est-ce pas outrancier de récompenser le chamelier gagnant d’une somme avoisinante les cinquante-huit millions d’euros ? Si maintenir la tradition bédouine a un prix, les organisateurs doivent revoir leur copie et affliger une sanction exemplaire à l’individu cupide.
Quant à la miss Arabie Saoudite, élue sans s’être dévoilée, plus reine du bon bulletin scolaire et du dévouement pour la famille et la patrie que de la beauté, elle reçoit pour lot, un chèque de neuf cent trente euros, quelques bijoux et un voyage. Pour ces candidates, tenues de porter l’abaya, l’élection à miss univers n’est pas envisageable. Espérer l’écharpe n’est possible que pour les occidentales.
Alors comment remédier à cette injustice ? Faisons preuve d’un peu d’imagination.
Le miroir magique, célèbre objet dans la version des frères Grimm de Blanche-neige, permettrait à toutes les candidates de postuler sans avoir à se dévêtir. Il suffirait de prononcer la phrase culte :
« – Oh miroir, miroir en ébène, suis-je la plus belle ? »
Pour juger de la moralité et de l’authenticité des bonnes intentions, il suffirait qu’elles se postent devant le « miroir de Riséd ».
Et les chameaux dans tout ça ?
Eh bien, méditons la citation de Guy de Maupassant :
« Comme tout est pauvre, mesquin, misérable ! Avarement donné, sèchement inventé, lourdement fait ! Ah l’éléphant, l’hippopotame, que de grâce ! le chameau que d’élégance ! »
Texte définitif : XIII.XII.MMXXI