Divers

Why no’t

Ambiance d’écriture :

PROLOGUE :

Il y a parfois des questions sans réponses jusqu’au dénouement,

Il y a parfois des intrigues qui mènent à l’intempérance,

– Si je commettais un délit, serais-tu ma complice ?

Expressément, j’ai répondu :

– Bien sûr que non.

Il a encaissé sans rien ajouté. Il a paru soucieux, déçu mais aucunement embarrassé. Je me suis interrogée toute la journée. N’est-ce pas là une question bien singulière lorsque ni le lieu, ni l’ambiance la justifie ?

Nous ne sortions pas d’une salle obscure. Le JT n’avait pas fait état d’un tel fait divers et les créations cinématographiques « fausses rumeurs », « la corde » ou encore « Elite » lui étaient complètement inconnues.

Alors ?

Avait-il été animé cette nuit d’un terrible cauchemar au point de vouloir tester ma loyauté ? Avait-il été sollicité par un ami pour l’assister dans l’extravagance ? Avait-il fait lecture d’un roman déposé sur un site littéraire participatif pour tester la faisabilité du plan ? Avait-il expérimenté un jeu vidéo au point de se détacher de la réalité ? Et si aucun support n’était à l’origine de cette étrange pensée ? Qui de son entourage suscitait cette nouvelle appétence ?

Si seulement je n’avais pas été si spontanée… Répondre un simple « explique » aurait suffi pour qu’il en dise davantage… 


Maintenant, je dois surveiller mes arrières même si je ne peux être à la fois une connivence et une proie. Faire un ménage de printemps pour jeter tout ce qui pourrait être une arme de substitution : ustensiles de cuisine, outils de bricolage, certains articles de sport, les noix de muscade et de cajou, sans oublier les anxiolytiques. Je dois interroger l’historique du navigateur de recherche pour vérifier les dernières connexions. Autre option :  prendre la poudre d’escampette sans perdre une seconde ; à moins que je l’interroge ? Mes talents de comédienne devraient me permettre de lui tirer les vers du nez sans éveiller sa curiosité…

– Qu’as-tu l’intention de faire en cette belle journée de juin ?

– Tuer le temps, me répondit-il

– Et comment vas-tu t’y employer ?

– J’hésite encore… Abattre l’arbre mort qui gêne la vue sur le lac, immoler le tas de mauvaises herbes en décomposition qui empoisse les vents ou encore t’enchaîner au baldaquin et dévorer tes courbes, pour assouvir une terrifiante concupiscence.

Pourquoi mettais-je mise dans une telle agitation ?  Au fond, il ne s’agissait que d’un talion 1 suave.

– Occupons-nous de ta fringale charnelle, alors ! Après tout, la luxure ne constitue pas un crime, ajoutais-je

– Parfait, si tu ne vois pas à y redire. Passons à l’action !

Je te propose de te dépouiller de tes friperies, de te lutiner 2, de te baisoter le cou, de mordiller ta peau parfumée, de polir ta féminité, et lorsque tu seras prête à souhait, de m’engager dans tes entrailles. Je te promets une oscillation inconstante, des touchés polissons, une complaisance servile mais sucrée, des doigts enlacés, des poignets ligotés, des regards puissants et des baisers enflammés.

Le scénario posé, nous passions du salon à la chambre dépouillée d’indices scientifiques.

Les liens, la cravate grise*, le pic à glace **, le collier poignets *** et autres objets ténébreux pour les puritains, avaient été soigneusement enfermés dans une malle lors de ma fabulation.

Si le story-board imaginait un sage bondage 3, je devais proposer une étoffe de substitution et imposer une playlist musicale pour couvrir les appels à la jouissance.  Qui sait ? Les voisins pourraient assimiler des bruissements des corps à une lutte et composer le 17.

  1. Talion : infliger au coupable une vengeance similaire
  2. Lutiner : Tripoter une femme de manière érotique.
  3. Bondage : Pratique sexuelle dans laquelle un des partenaires est attaché.

Voir * Cinquante nuances de Grey «E.L. James »  ** Basic instinct « Paul Verhoeven », *** Histoire d’O « Pauline Réage »

Ébauche : XX et XXI.VII.MMXXI

Texte définitif : VI.XIII.MMXXI

Proposition de titre par G : Why no’t

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