Lettres épistolaires

Lettre anonyme n° 11

Ambiance d’écriture : Aucune

Humeur : perdue dans mes pensées

Cher Maître d’armes,

Vous avez fait mouche. Me voilà à terre, vaincue, touchée par la pointe de votre opiniâtreté.

J’ai cru qu’en frappant le sol avec mon pied, je pourrai créer un trouble d’esprit ou une feinte. Que nenni.  Vous avez esquivé les appels. J’ai négligé mes attaques. J’ai manqué d’endurance et de techniques. Vous avez profité de failles répétées, pour mener des assauts maquillés et déterminants dans la victoire. Quoi de plus normal, lorsque l’on est identifié comme un battant ! Vous avez toujours riposté avec calme, justesse et finesse avec votre épée à lame double tranchant. Vos mots mélodieux ont eu raison de ma concentration. C’était astucieux et surtout très habile de m’encourager de la sorte. J’ai baissé ma garde. Je vous ai imaginé attentionné et gentil. Mal m’en a pris !

Maintenant que je suis dans les vestiaires, nue, à gamberger sous une douche froide, je n’imagine pas échouer une deuxième fois. Il va me falloir redoubler d’efforts, d’énergie et d’imagination pour continuer l’écriture de ce petit projet complètement dingue. Le temps risque de me manquer et renoncer à vous écrire me faciliterait certainement la tâche.

Néanmoins, pourquoi abandonnerais-je cette activité qui me procure tant de bons sentiments ?  Pourquoi vous priverais-je de me lire, alors que vous semblez apprécier la récréation ?

« … vous lire est très agréable même si nous partageons « des banalités ». Cela me permet de partager un moment avec vous ».

À moins que ces palabres n’étaient encore qu’une ruse ?

Pour reprendre votre expression, nous avons effectivement un problème :

Vous m’accusez d’entêtement, de récidives lorsque j’évoque votre signe astral. Vous êtes injuste de me traiter de la sorte. Prenez donc quelques minutes avant de poursuivre la lecture pour vérifier ce que vous m’avez écrit le vingt novembre 2020.

Alors ! Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? Qui ment à qui ? Vous ou moi ? Je crois connaître la réponse 😉

Apprenez qu’il ne me déplaît pas que vous soyez un sagittaire. Voilà ce que j’ai trouvé sur la toile :

« Son petit défaut, c’est de croire que la vie est si bien foutue que tout ira toujours au top. Alors quand il y a un couac, autant il est plein de bonne volonté pour résoudre le souci, autant il se repose sur la vie et le destin. Genre : mais oui, ça va le faire. Il dégage donc un petit côté sage, mais aussi un petit côté branleur qui peut vous mettre les nerfs ».

Hahahhahahahahahha. Pardon, cela me fait rire. Je tiens à préciser qu’il est inutile de me demander l’URL de ma source. Je ne suis pas une « balance ».

Si nous continuions à nous écrire, il me faudrait vous imaginer loin de moi… Vous m’impressionnez de trop. Voilà, c’est écrit. Je l’assume. Vous aviez encore raison lorsque vous écriviez :

« Mais ne serait-ce pas vous, qui vous sentez terrorisée lorsque que vous entendez un chasseur… ».

Deux solutions se présentent à nous :

Si vous me vouliez du bien, vous accepteriez d’être débarqué dans une tribu de Maasaï à garder les chèvres. La Tanzanie, est un très joli pays et c’est assez loin pour que je me sente plus sereine. Vous pourriez vous consacrer à faire des châteaux de sable et de poussière ? Bon, je vous l’accorde, c’est peut-être un peu trop nature pour vous ! De toute façon, j’ai bien noté que mes propositions ne vous siéent jamais : le cocker, la couleur des yeux … 

Je pourrai aussi, systématiquement, rebrousser chemin lorsque j’aperçois votre silhouette ? Me détourner de votre regard ? Vous ignorez ?

Qu’en pensez-vous ? Une suggestion peut-être ?

Je dois vous remercier pour votre longue lettre du premier février. Vous êtes parvenu à m’embarquer avec vous sur le pont. Tantôt à bord d’une caravelle, tantôt sur un monocoque de soixante pieds. Je fus surprise de constater que nous avions une attention commune pour ces grands marins. Leur quête demande tant de sacrifices et de courage. On peut imaginer toute la dimension du danger lorsque l’on sait, que pour prétendre à une qualification, ils doivent d’abord, réussir le stage de survie.

La route du Rhum, l’America’s Cup… ne sont pas moins inintéressantes à suivre sur les chaînes sportives. Les bateaux sont magnifiques. Les équipages usent de stratèges et de talent pour passer la ligne et espérer le titre. Bref, ce sont des hommes et des femmes d’exception. Tout ce que j’aime.

Concernant cette petite phrase :

 « Vous allez me trouver vraiment emmancher et simple d’esprit ».

La réponse est : non et jamais je penserai cela.

Pour répondre à votre question, j’ai bien imaginé une fin. Mais il est probable, que je rebatte les cartes. Ne plus écrire sous anonymat, risque d’avoir une incidence sur mes personnages…

Nota Bene :

Je me savais d’un physique vieillissant, mais de là, à citer la mère de Gru alors que vous pouviez mettre un visage sur mon pseudonyme, m’a laissé perplexe. Pas d’inquiétude. Je n’ai pas pris ombrage. J’ai même souri à votre taquinerie. Néanmoins, je ne cesse de m’interroger sur l’image que je renvoie. Moi qui m’apprêtai à vivre une nouvelle romance, je vais revoir mes critères de sélection. Je serais, peut-être, mieux assortie avec un homme d’un âge mûr, genre à la retraite…

Texte définitif : VII.II.MMXXI

Lettre 11 –

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