Lettres épistolaires

Lettre anonyme n° 17

Ambiance d’écriture :

Cher XXX,

Le scénario est en suspens. Je ne parviens plus à écrire, ou plutôt je suis en attente d’un rebondissement pour reprendre le clavier…

Cory et Balthazar sont donc, plantés là, à se regarder sans se dire le moindre mot. Figés dans une position inconfortable, je crains leur impatience et la révolte. Ils toquent tous les soirs à l’écran pour que je leur trouve quelque chose à faire. Ils me bousculent voire me harcèlent.

J’ai bien essayé de leur expliquer qu’il me faut vivre les histoires pour les écrire, mais ils s’en moquent. Ils veulent de l’action. Ils veulent du sexe. Ils veulent que je vive vite pour qu’ils puissent vivre à leur tour.

Question ?

Pensez-vous qu’il est absurde de proposer une histoire de passion plutôt qu’une histoire d’amour ?

Pensez-vous qu’il est dangereux de vouloir vivre l’aventure durant 365 jours et pas un jour de plus ? Quatre saisons pour surfer sur une vague frêle et éphémère, est une idée innovante.  Non ?

Passer une bille d’un bocal à un autre est un sablier singulier, qui rappelle que tout a une fin et que le temps doit être toujours bien utilisé entre les deux amants. Les bouderies, les coups de gueule n’ont pas leur place lorsque les minutes vous sont comptées.  N’est-ce pas merveilleux d’envisager des moments exceptionnels, enivrants et inoubliables, intensifiés par la perte future de l’autre ?

J’ai sous la main, un homme qui pourrait jouer la partie. Seulement, il est hésitant. Je dois le travailler au corps et le persuader du bien-fondé de vivre autrement les partages intimes. Mon manque de persuasion et sa grande intelligence ralentissent la progression et l’écriture du roman. Mais je ne renoncerai pas.

Mon défi :  le convaincre de jouer un personnage de fiction tout en jouissant d’une aventure réelle et atypique.

***

Pour répondre à votre courriel du 31 mai, être dominée durant quelques secondes voire quelques minutes, est agréable lorsque les règles sont établies et validées par les deux corps. Les va-et-vient, les dessus dessous, les gestes coquins et les regards puissants sont autant de détails qui permettent d’atteindre le point de non-retour. Tout accepté non, mais lâcher prise avec un partenaire qui vous respecte, je vous dis oui.

***

Le temps clément ne m’aide pas à me poser derrière le clavier. Je suis happée par tout ce qui se passe à l’extérieur. Je ne vais tout de même pas souhaiter pluie et orage pour me réfugier dans mon antre ?

Nota Bene :

Merci pour la photo en bas de page. L’arbre, paraît-il, vous redonne un regain d’énergie lorsque vous l’entourez de vos bras. Le faites-vous de temps en temps ? Dans quelle forêt avez-vous pris ce cliché ? À moins que ce soit une photo trouvée sur la toile ?

Teste définitif : XIII.VI.MMXXI

Lettre 17

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